Par CHRISTIAN QUEYROUX | ADMINISTRATEUR DU THINK TANK FRATERNITE | DIRECTEUR D'HÔPITAL HONORAIRE | ANCIEN SECRETAIRE GENERAL DE L'EHESP
Comme nombre de nos concitoyens mais aussi de citoyens des divers pays engagés dans la compétition, j’ai regardé des épreuves des Jeux Olympiques puis des Jeux Paralympiques de Paris.
Par-delà les exploits individuels et la liesse des spectateurs, je me suis surtout réjouis de voir communier toutes les couleurs de peau, toutes les cultures comme une parenthèse dans les misères du monde que l’évènement a temporairement relégué dans les bulletins d’information à la seconde place.
Non seulement cette diversité tenait au nombre de pays engagés mais également à la diversité au sein de nombreuses délégations qui réunissaient sous une même bannière des « Blacks, Blancs, Beurs ».
Certaines de ces délégations venaient pourtant de pays dans lesquels les idées xénophobes et racistes progressent et pas si loin de chez nous et bien sûr en France. Il était réjouissant de voir acclamer un citoyen vainqueur brandissant le drapeau d’un pays dans lequel soit lui-même, soit ses parents ou ses grands parents avaient émigré.
Cela m’a remis en mémoire les Jeux Olympiques de Berlin en 1936 au cours desquels Jesse Owens, noir américain remporta 4 médailles d’or et provoqua le départ d’Hitler du stade Olympique qui n’imaginait pas d’assister au sacre d’un représentant de la « race » Noire.
Je me mis à rêver que la Fraternité de ces athlètes qui s’étreignaient après avoir franchi la ligne d’arrivée allait se prolonger par-delà le stade et le temps.
Il m’a fallu redescendre brutalement sur terre car dans le même temps, des hommes, des femmes et des enfants ont continué à mourir sous les bombes, quels que soient leurs utilisateurs et leurs fabricants, d’autres se sont éteints d’inanition faute de nourriture et d’autres encore de maladies contre lesquelles existent pourtant des remèdes mais auxquels ils n’avaient pas accès.
La maxime latine « Panem et circenses » s’est alors imposée à moi… Du pain et des jeux pour constater là encore que tous n’étaient pas admis à la fête et à la table des nations dans lesquelles on peut encore vivre sans risque d’être assassiné, interné ou affamé.
La route est encore longue qui mène à la Fraternité Universelle malgré toutes les déclarations et chartes solennelles adoptées dans les diverses instances internationales qui masquent leur impuissance en accroissant les droits « virtuels » dans le même temps où les droits réels régressent.
Ce n’est pas une raison pour jeter l’éponge comme le fait le manager du boxeur sonné avant que la situation ne s’aggrave.
Il faut se remettre au travail…
CHRISTIAN QUEYROUX | ADMINISTRATEUR DU THINK TANK FRATERNITE | DIRECTEUR D'HÔPITAL HONORAIRE | ANCIEN SECRETAIRE GENERAL DE L'EHESP
Le 10 septembre 2024